Chronotachygraphe : la fraude se perfectionne
En contrôlant un conducteur italien, la Dreal Bretagne a mis au jour un procédé sophistiqué de fraude au chronotachygraphe. On est bien loin de la fraude électromagnétique classique réalisée avec un simple aimant.
Rien n’arrête les fraudeurs. Le 29 août 2013, un chauffeur routier italien, qui faisait du cabotage et effectuait un chargement dans une entreprise industrielle du Morbihan, a été pris la main dans le sac : dans la matinée, son unité embarquée numérique (chronotachygraphe) indiquait 111 mètres, alors qu’il n’avait pas "dormi" sur place… Peu crédible.
Cette incohérence a mis la puce à l’oreille d’Olivier Pedrono, responsable départemental de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement du territoire et du logement (Dreal), qui menait un contrôle inopiné.
Un double capteur de mouvements
Un examen poussé du véhicule a permis de mettre à jour une fraude techniquement très élaborée, avec la présence d’un double capteur de mouvements, permettant au conducteur d’afficher en repos des temps consacrés à la conduite.
"L’analyse et le croisement des données téléchargées depuis l’unité numérique embarquée n’étaient pas cohérents. J’ai donc réclamé l’immobilisation du véhicule qui a ensuite été conduit chez le garagiste local de la marque. Les informations recueillies avec la “valise” de diagnostic du constructeur ont confirmé ces incohérences", détaille l’agent de la Dreal.
Des plombs coupés
Une vérification approfondie du véhicule a ainsi permis de mettre à jour une fraude particulièrement perfectionnée des instruments de mesure des temps de conduite et de repos des conducteurs, alors que le camion était pourtant équipé des derniers équipements réglementaires. Mis en service le 27 juillet 2013, il n’affichait que 7 000 km au compteur.
Source WK Transports